Bakounine
Le texte présenté est un extrait d’une œuvre écrite par Mïkhail Aleksandrovitch Bakounine (nom francisé en Michel Bakounine), et publié après sa mort, en 1882, sous le titre de Dieu et l’Etat par les anarchistes genevois, notamment le français Elisée reclus et l’Italien Carlo Cafiero. L’extrait en question correspond plus précisément au dernier chapitre de cet ouvrage, intitulé « Après la révolution Française » (sous-entendu la religiosité après la Révolution Française), et très exactement des pages 125 et 126 de cette version aux éditions Labor. Ces feuillets retrouvés après sa mort sont, en réalité, ce qui aurait dû être la suite de L’empire Knouto-germanique et la révolution sociale, texte écrit par Bakounine et publié de son vivant. Tous ces textes ont en réalité été écrits dans la hâte durant l’hiver 1870-1871, juste après la participation de Bakounine à l’épisode communard à Lyon. Cet épisode insurrectionnel, ainsi que de nombreux autres soulèvements qui eurent lieu en septembre 1870, principalement dans le Sud de la France, faisait suite à la déclaration de la République dans cette même ville (à Lyon) le 4 septembre et préfigurait la commune de Paris au printemps 1871.
D’une manière générale, il est possible d’affirmer que ce qui caractérise les écrits de Bakounine, à défaut d’une exhaustivité, c’est le fait qu’ils aient été écrits dans l’urgence, dans la fièvre de l’instant, pour répondre aux nécessité politiques du moment (d’où une certaine forme pamphlétaire). En réalité, Bakounine n’a presque jamais terminé un texte. Toutefois, sa pensée philosophique n’en garde pas moins une certaine cohérence (certes relative qui ne résiste pas à la comparaison avec le sérieux scientifique du rationalisme marxien), tout en étant marquée par une grande authenticité historique. En réalité, le détachement avec toute forme de scientificité socialiste est voulue, aussi