Balzac et la petite tailleuse chinoise
Suite aux conséquences dramatiques de la politique économique de Mao durant les années 1960, ce dernier quitta son poste de président de la RPC, Le Congrès national populaire a alors élu Liú Shàoqí comme successeur de Mao. Restant aux rennes du PCC, Mao fut peu à peu éloigné de la gestion des affaires économiques du pays, qui fut confiée à une élite modérée, sous l'influence dominante de Liu Shaoqi, Deng Xiaoping et certains autres, qui entamèrent des réformes économiques. En 1966, Mao lança la Révolution culturelle, qui lui permit de revenir au pouvoir en s'appuyant sur la jeunesse du pays et en attaquant les élites moyennes alors en poste. Il consistait à éradiquer les valeurs traditionelles. C'est ainsi que des milliers de sculptures et de temples (Bouddhistes en majeure partie) ont été détruits, notamment durant la Longue Marche. Elle est surtout, pour Mao, un moyen de reprendre la direction de l'État et du Parti, dont il avait été écarté en 1959 en raison de l'échec du programme du Grand Bond en Avant, qu'il avait initié à la fin des années 1950.
En 1966, les fameux « Gardes rouges », des groupes de jeunes chinois inspirés par les principes du Petit Livre rouge (la majeure partie des jeunesses rouges l'incorporèrent) deviennent le bras actif de cette Révolution culturelle. Les intellectuels étaient publiquement humiliés, les mandarins et les élites bafouées, de nombreuses valeurs culturelles chinoises et de nouvelles valeurs occidentales étaient dénoncées au nom de la supériorité du peuple et de ses droits. L'expression politique se libérait par le canal des « dazibao », affiches placardées où s'exprimaient ces jeunes. Ces gardes rouges ont inspiré dans une certaine mesure les mouvements de mai 1968 qui éclatèrent un peu partout dans le monde.