Barbe bleue
Introduction :
Charles Perrault publie ses "contes" pendant la période classique où les contes de fées sont particulièrement appréciés car ils permettent une double lecture, une destinée aux enfants pour leur apprendre une morale et une autre pour les adultes car l'on trouve beaucoup de passages ironiques et de sous-entendus. Cette oeuvre s'inscrit dans l'objet d'étude sur l'argumentation et plus précisément sur l'apologue. Les "contes" de Charles Perrault sont écrits en 1687. Dans cette période classique les auteurs doivent respecter certaines règles notamment celles de la vraisemblance que l'on retrouve chez Perrault malgré qu'il écrive des contes de fées, et la bienséance. Nous allons donc nous pencher sur le conte de Barbe-Bleue et particulièrement sur le passage où la femme découvre le cabinet et ce qu'il contient, ainsi que le moment où Barbe-Bleue la condamne. Nous montrerons en quoi ce récit est un apologue en commençant par démontrer que c'est un récit vivant puis en montrant le mélange de quotidien et d'horreur, et enfin en expliquant la relation de personnage dominant / dominé.
Texte étudié :
Elle fut si pressée de sa curiosité, que sans considérer qu'il étoit malhonnête de laisser sa compagnie, elle y descendit par un escalier dérobé, et avec une telle précipitation qu'elle pensa se rompre le col deux ou trois fois. Arrivée à la porte du cabinet, elle s'y arrêta quelques momens, songeant à la défense que son mari lui avoit faite, et considérant qu'il pourroit lui arriver malheur d'avoir été désobéissante, mais la tentation étoit si forte qu'elle ne put la surmonter. Elle prend donc la petite clef, et ouvre en tremblant la porte du cabinet. D'abord elle ne vit rien, parce que les fenêtres étoient fermées. Après quelques instans, elle commença à voir que le plancher étoit tout couvert de sang caillé, que réfléchissoit les corps de plusieurs femmes mortes, et attachées le long des murs. C'étoient toutes