barbey diaboliques
Les Diaboliques
BeQ
Jules Barbey d’Aurevilly
Les Diaboliques nouvelles La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 94 : version 1.01
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Du même auteur, à la bibliothèque :
Une histoire son nom, suivi de Une page d’histoire
Le cachet d’onyx, suivi de Léa
L’amour impossible
L’ensorcelée
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Les Diaboliques
À qui dédier cela ?
J. B. d’A.
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Préface de la première édition
Voici les six premières !
Si le public y mord, et les trouve à son goût, on publiera prochainement les six autres ; car elles sont douze, – comme une douzaine de pêches, – ces pécheresses ?
Bien entendu qu’avec leur titre de
Diaboliques, elles n’ont pas la prétention d’être un livre de prières ou d’Imitation chrétienne...
Elles ont pourtant été écrites par un moraliste chrétien, mais qui se pique d’observation vraie, quoique très hardie, et qui croit – c’est sa poétique à lui – que les peintres puissants peuvent tout peindre et que leur peinture est toujours assez morale quand elle est tragique et qu’elle donne l’horreur des choses qu’elle retrace. Il n’y a d’immoral que les Impassibles et les Ricaneurs. Or, l’auteur de ceci, qui croit au Diable et à ses influences dans le monde,
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n’en rit pas, et il ne les raconte aux âmes pures que pour les en épouvanter.
Quand on aura lu ces Diaboliques, je ne crois pas qu’il y ait personne en disposition de les recommencer en fait, et toute la moralité d’un livre est là...
Cela dit, pour l’honneur de la chose, une autre question. Pourquoi l’auteur a-t-il donné à ces petites tragédies de plain-pied ce nom bien sonore – peut-être trop – de Diaboliques ?...
Est-ce pour les histoires elles-mêmes qui sont ici ? ou pour les femmes de ces histoires ?...
Ces histoires sont malheureusement vraies.
Rien n’en a été inventé. On n’en a pas nommé les personnages : voilà tout ! On les a masqués et on a démarqué leur linge. « L’alphabet m’appartient », disait Casanova, quand on lui reprochait de ne pas porter son nom.