Les élections présidentielles de 2012 pointent déjà le bout de leur nez et avec elles leurs lots de baromètres d'opinion. Les politiques s'inquiètent de leur bonne place dans le cœur des Français. A chaque oscillation des sondages, les candidats au pouvoir n'hésitent pas à virer de bord et à agir en conséquence pour coller à « l'opinion publique ». L'actuel chef de l'État n'est pas en reste, avec une pratique du sondage proche du trouble obsessionnel compulsif. Le baromètre de l'opinion mène-il vraiment la politique ? Le sondage est-il le moyen pour la Vox Populi de se faire entendre en démocratie ? Mais est-ce vraiment légitime ? Une dissection du baromètre de l'opinion s'impose.

Seuls 34% des Français ont une bonne opinion du président Nicolas Sarkozy, selon le dernier sondage BVA, pour France-Inter et L'Express réalisé le 27 novembre.
Cette énième mesure de l'opinion vient s'ajouter aux nombreuses autres qui ont fait les gros titres récemment : en juillet 48% des Français souhaitent que Nicolas Sarkozy s'exprime sur l'affaire Bettencourt, en août sept Français sur dix jugent inefficace la politique menée depuis huit ans en matière de sécurité, en septembre 55% des personnes interrogées veulent que Nicolas Sarkozy change un certain nombre de ministres lors du remaniement...
Difficile de gouverner avec un baromètre de l'opinion en permanence dans le rouge. La politique a donc tout intérêt à se concilier l'opinion publique. Une véritable « sondomania » règne à l'Élysée. En juillet 2009, la Cour des Comptes a révélé ce que la presse a appelé un « Opiniongate » : en 2008, l'Élysée a commandé pour 3,28 millions d'euros de sondages, soit un tous les trois jours. Le chef de l'État sonde tous les sujets qui l'intéresse, des plus anodins aux plus électoraux : «déplacements et initiatives du Président», «la confiance et l'actualité», «les déçus de Nicolas Sarkozy », «l'observation d'une minute de silence dans les établissements scolaires en hommage au dernier