bataille de la marne
«Au moment où s’engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n’est plus de regarder en arrière. » Ainsi commence le communiqué officiel du général Joffre, commandant en chef des armées françaises, publié le 5 septembre 1914 alors que débute la grande offensive qui doit redresser la situation militaire de la France. À cette date, c’est à une vaste retraite que participent les soldats français depuis plusieurs jours, à la suite des premiers engagements désastreux d’août 1914. Ceux-ci ont été en effet très meurtriers. Le plan XVII adopté en avril 1913 par le général Joffre, qui devait conduire à la reprise des territoires occupés de Moselle et d’Alsace, a échoué, alors que le plan allemand d’invasion, visant à mettre à genoux en quelques semaines les armées françaises, se déroule parfaitement. Pour la seule journée du 22 août, près de 27 000 soldats français sont tués et souvent portés disparus en Lorraine et dans les Ardennes belges. Entre le 24 août et le 5 septembre, les unités se replient malgré tout en bon ordre, souvent en poursuivant le combat. Le mouvement d’enveloppement par l’ouest prévu par le commandement allemand est un succès. Mais la première armée commandée par le général von Kluck, désobéissant aux ordres, ignore Paris, qui se prépare à un nouveau siège, pour obliquer vers le sud-est et tenter de prendre dans une nasse les troupes françaises et le corps expéditionnaire