Baudelaire, le réel et la surnature
Introduction
La cloche fêlée se situe dans la rubrique Spleen et Idéal des Fleurs du Mal et s’inscrit dans l’expérience du spleen, état profondément mélancolique lié au temps, à l’accablement du souvenir et à l’ennui psychologique. Ce sonnet constitue une des multiples expressions du spleen en rapportant l’angoisse existentielle et métaphysique ressentie par le poète face à la mort. L’évocation de cette dernière repose sur une allégorie : il s’agit donc d’expliquer comment ce procédé affecte la structure du sonnet tout en nous éclairant sur la relation du poète avec sa propre fin. Pour rendre compte des enjeux de ce sonnet, on étudiera d’abord l’organisation et la structure de celui-ci, puis on en analysera le fonctionnement allégorique pour enfin aborder la nature de la relation du poète avec la mort.
Plan détaillé de la dissertation
I Une allégorie de la mort
A/ Les personnifications / Intrusion de la mort dans le monde réel
B/ La métaphore filée / L’omniprésence de la mort
II Le poète et la mort : une relation ambiguë
A/ La voix du poète dans l’énonciation / L’expérience de la mort par le poète
B/ Lexique et métaphores de la vie et de la mort / Révolte et acceptation du poète
Conclusion
En définitive, tout concourt, au moyen de l’allégorie, à donner dans ce sonnet une image vivante et concrète de la mort, et à la transfigurer en objet poétique. Par ailleurs, le poète parvient non seulement, par un travail extrêmement rigoureux sur la structure même de ce sonnet, à nous faire partager de manière subtile son expérience de la mort mais également à développer l’idéal du spleen qui constitue une des sources majeures de l’inspiration poétique de Baudelaire.
I Une allégorie de la mort
Dans ce sonnet, l’allégorie de la mort prend la forme d’un mouvement de l’abstrait vers le concret à travers la description physique de la cloche. L’analogie