BAUDELAIRE - Le Voyage VII VIII
En 1841, alors âgé de vingt ans, le jeune Baudelaire est poussé par sa famille à embarquer sur le Paquebot-des-mers-du-sud et se dirige ainsi vers l'Île Maurice. Ce dernier ressent ce voyage comme un exil. Cependant, il en garda des images exotiques qui alimenteront sa poésie et seront source d'inspiration pour « L'Albatros », « A une dame créole » ou encore « La Vie antérieure » Le thème du voyage est traditionnel dans la littérature quand il est initiatique. Ici, Baudelaire en démontre la vanité et clôture son œuvre Les Fleurs du mal par le poème « Voyage » qui marque l'aboutissement du parcours mené par le poète. Après avoir songé à toutes les solutions envisageables pour « échapper au spleen et atteindre l'idéal » une seule issue reste possible : la mort (nom et thème développé dans la dernière partie du recueil). Dans les premières sections, I à VI, Baudelaire énumère les raisons qui poussent les hommes à partir en voyage mais, dans les parties VII et VIII, le poète constate l'échec qui résulte de cette expérience. En étudiant les deux dernières parties du poème « Voyage », nous nous demanderons quelle conception Baudelaire se fait de celui-ci. Pour commencer, nous appréhenderons l'idée d'une certaine échappatoire émergente, puis nous remarquerons l'aspect illusoire que prend le voyage et, pour conclure, nous mettrons en évidence la mort comme ultime expérience.
Pour Charles Baudelaire, le voyage semble être un moyen de s'échapper de ce monde qui ne lui convient pas ou plus ; il nous en informe dès le début du poème « Le monde, monotone et petit, aujourd'hui », mais il ne parvient cependant pas à s'en détacher. L'échec est flagrant. Le champ lexical que l'on y trouve est négatif, en particulier dans les trois premières strophes, et, généralement, les termes employés sont mis en avant de par leur disposition : « Amer » est placé en tête de vers, l'expression « monotone et petit » se