Les fleurs du Mal, 1857

XXII - Parfum exotique
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
 je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone;

Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne.

Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine,
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

Introduction
Parfum exotique est le premier poème des « Fleurs du Mal » de Baudelaire de la section consacrée à Jeanne Duval dans la section Spleen (=désespoir) et idéal (il y a 6 sections en tout).
Jeanne Duval est la maîtresse de Baudelaire. Il l'a rencontrée à Paris à son retour de l'île de la Réunion en 1842, et il restera avec elle jusqu'à sa mort.
Toutefois, la femme s'efface rapidement en raison de la puissance de son parfum qui engendre une vision imaginaire et idéalisée (cf. titre).
Mouvement en crescendo de la femme à l'île puis au port.
Jeu de correspondance entre les sensations (synesthésie). Le poème présente, dans un cadre intime et chaleureux, une rêverie exotique inspirée par le parfum de la femme aimée. Il met l'accent sur l'odorat. Le parfum états membres merveilleux et idéal. De plus, il se souvient des images symboliques d'un voyage: lisible pour de bon à la réunion et ville Maurice. Les images sont des voyages fantastiques.
Dans ce poème, Baudelaire présente au lecteur une île paradisiaque et imaginaire à laquelle il songe lorsqu’il se trouve niché près d’un corps féminin. Ce personnage féminin est en réalite Jeanne Duval, la maîtressé de Baudelaire.
On peut dégager deux enjeux de ce poème. En premier lieu on ira s’intéresser au côté sensuel