Baudelaire les fleurs du mal (1857)
Le rythme très lent du pentasyllabe, et la douceur des sonorités donnent à la fois une impression de paix et de tendresse notamment grâce à l'assonance en « on » ; « en » ; « ou » et en « eur ».Le vocabulaire renforce cette impression. Les adjectifs possessifs ont une résonance affective évidente, tout comme les noms « enfant » et « sœur ». En effet selon Baudelaire, l'amour, dans sa forme spirituelle la plus haute, crée entre les amants une fraternité des esprits et des cœurs. C'est pourquoi il appelle Marie « ma soeur » (vers 1).Le vers 3, est un heptasyllabe, il se déploie comme un rêve dont l'idée était contenue dans le verbe « songer » (v.2). L’imprécision géographique « là-bas » favorise l'imagination.En écho à « songe à la douceur » (v.2), les vers 4-5 indiquent la raison de se rendre là-bas : pour y « aimer ». Ils fournissent également la première précision sur …afficher plus de contenu…
La lumière y prédomine « luisants, polis » vers 15 et 16. L'emploi du conditionnel « décoreraient » au vers 17 et « parlerait » au vers 24 rappelle que la « chambre » reste imaginaire tout comme le voyage.L'allusion aux « fleurs » vers 18 à 20 introduit le thème de l'exotisme par l'intermédiaire :- du luxe, puisque ces fleurs sont des espèces « rares » vers 18, donc inconnues en Europe.- des parfums, puisque leurs odeurs se mêlent à l' « ambre » vers 20.Les « miroirs profonds» au vers 22 créent une illusion d'optique qui agrandit démesurément l'espace de la chambre. Cet exotisme s'épanouit avec la référence à la « splendeur orientale » au vers 23. L' « ambre », qui est une senteur précieuse, fait songer à l'Orient, avec lequel la Hollande entretenait depuis longtemps d’étroites relations commerciales. Mais, en dépit de cette allusion à l'histoire et à la géographie, cet Orient (comme la chambre) se situe non pas dans l'espace, mais dans le