Baudelaire
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|Je te frapperai sans colère |
|Et sans haine, comme un boucher, |
|Comme Moïse le rocher ! |
|Et je ferai de ta paupière, |
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|Pour abreuver mon Saharah, |
|Jaillir les eaux de la souffrance. |
|Mon désir gonflé d'espérance |
|Sur tes pleurs salés nagera |
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|Comme un vaisseau qui prend le large, |
|Et dans mon cœur qu'ils soûleront |
|Tes chers sanglots retentiront |
|Comme un tambour qui bat la charge ! |
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|Ne suis-je pas un faux accord |
|Dans la divine symphonie, |
|Grâce à la vorace Ironie |
|Qui me secoue et qui me mord ? |
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|Elle est dans ma voix, la criarde ! |
|C'est tout mon sang ce poison noir ! |
|Je suis le sinistre miroir |
|Où la mégère se regarde. |