« Le Roman de Hamm »

1. L’annonce que fait Hamm avant de commencer le récit de son histoire : « Allons, c’est l’heure » (p.68) est la preuve que c’est un acte quotidien, qui se répète, c’est une sorte de rituel. Les commentaires qu’il fait au cours de son récit sont ambigus puisque d’une part, certains relèvent de l’invention puisqu’il parle d’y introduire de nouveaux protagonistes : « A moins d’introduire d’autres personnages. » (p.73). Pourtant d’autre part, son histoire semble autobiographique puisqu’à plusieurs reprises Hamm fait allusion à des souvenirs : « je m’en souviens », « je me rappelle ». (p.69) On peut donc penser qu’il s’agit d’une autofiction. Le personnage semble essayer de se rassurer pendant qu’il « écrit » et raconte son histoire : « Ca va aller » (p.69) Il parait ici qu’il tente de lutter contre le vide et l’absence de sens qu’a son existence. Le rituel du récit a le trait d’un divertissement pour lui, et on peut même y voir le moyen de canaliser une sorte d’angoisse existentielle. En effet, l’idée que son histoire touche à sa fin semble l’angoisser, il finit même par prier Dieu de lui donner de nouveaux personnages : « Prions Dieu. » (p.73) Cette dernière réflexion semble être la marque d’un certain désespoir, où trouver de nouveaux personnages alors que l’apocalypse semble s’être abattue sur le monde ? « Mais où les trouver ? » (p.73), se demande Hamm. On note l’absurde de cette prière étant donné que la vie n’a plus de sens et est en proie à une décomposition que la religion ne peut justifier.
2. On remarque d’abord dans les différentes indications concernant l’état atmosphérique un certain classement de l’élément le plus marquant au moins important. En effet, Hamm commence par parler de la température : « zéro au thermomètre » (p.69), puis du soleil « vraiment splendide » (p.69), avant d’indiquer le « vent cinglant » (p.70) et le temps « excessivement sec » (p.71) Il y a aussi dans ces descriptions climatiques une véritable précision,