Albert Cohen est né en 1895 à Corfou. Il entreprend une carrière de fonctionnaire international à Genève, mais il est représentant également pendant cette période représenatant de l’Agence juive pour la Palestine en Angleterre. En 1954, il refuse le poste d’ambassadeur d’Israël pour se consacrer à la littérature. Cette expérience fait partie intégrante de l'Oeuvre d'Albert Cohen, et montre son engagement en tant qu'homme dans le XXe siècle, avec ce que cela suppose de dramatique. Pourtant, en tant qu'écrivain, ce diplomate d'origine juive se caractérise par En quoi Belle du Seigneur peut-il se définir comme une création singuliére parmi les romans du XXème siècle, tout en s’ancrant néanmoins profondément dans une période propice au foisonnement stylistique et thématique?

I) Belle du Seigneur est avant tout l’œuvre d’une vie, profondément liée à l’expérience et à l’Œuvre d’Albert Cohen, et un hommage de l'écrivain à la littérature. Ainsi, il s'agit d'une œuvre dans l’Oeuvre, et, plus qu’un mouvement d’intertextualité, on peut parler de l’itinéraire d’une tétralogie. Mais Belle du Seingeur est aussi une œuvre foisonnante par ses sources littéraires, qui rend hommage aux littératures passées. Enfin, c'est u ne œuvre singulière par l’écriture : notemment par l'emploi récurrent du "le monologue autonome" par une polyphonie narrative poussée à ses limites

Albert Cohen fut l'auteur d'une Oeuvre se caractérisant essentiellement par l’amour qu'il porte à son peuple, proclamé, notemment au fil d’une tétralogie : Solal en 1930, Mangeclous en 1938, Belle du Seigneur, 3e volet de la tétralogie écrit en 1968, et enfin les Valeureux, en 1969. Ces trois romans racontent les tribulations comiques d’une petite communauté juive de Céphalonie, et Belle du Seigneur s'écarte quant à lui, comme un monument foisonnant, fruit de 30 années d'écriture. Mais on retrouve néanmoins certains échos entre Solal et Belle du seigneur, preuve que ce dernier s'inscrit bien dans l'intrigue