Beneteau 1 et 2
Par Stéphanie RAPHANAUD , LE FIGARO Entreprises, juillet 2002
LE PROBLEME : La crise des années 1990 a révélé l'archaïsme des méthodes de travail et des produits du chantier naval, qui a frôlé la déroute.
Le 12 septembre 2001 à Cannes, en arpentant les pontons du Salon nautique, la présidente de Bénéteau, Annette Roux, conservait une relative sérénité pour son entreprise malgré les attentats commis la veille aux Etats-Unis. La nouvelle aurait pourtant pu s'avérer lourde de menaces. Voici quelques années en effet, le leader mondial des bateaux de plaisance avait tout à redouter d'un événement brutal susceptible de déclencher un grave retournement de conjoncture. La plupart des plaisanciers passionnés s'offrent un voilier comme un luxe, et seulement quand tout va bien. Bénéteau était alors très vulnérable...
Pour pallier cette fragilité, Annette Roux et ses équipes ont décidé de partir à la conquête de nouveaux clients, ce qui a obligé toute l'entreprise à de profondes remises en question. Aujourd'hui, les résultats sont favorables. Près d'un an après le 11 septembre, alors que la croissance mondiale est atone, Bénéteau fait mieux que résister au grain. La société a annoncé avoir réalisé un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros au premier semestre 2001-2002, en hausse de plus de 11 % par rapport à l'année précédente.
Au siège de Bénéteau à Saint-Hilaire-de-Riez, en Vendée, personne n'a oublié comment le groupe a traversé la dernière crise mondiale, au début des années 1990. Mal. Très mal même, au point de perdre 30 % de recettes par an pendant plusieurs années consécutives, ce qui a conduit la présidente à procéder à une série de licenciements. En 1993, au plus noir de la crise, alors que les mauvaises langues parient déjà sur le naufrage de l'entreprise, un plan de relance est mis en place. " Quand on ne veut pas mourir, on ne meurt pas ", lance alors Annette Roux à son bras droit François