«Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l’accuse d’abord de réduire l’ouvrier à l’état de machine, ensuite d’aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. Mais si la machine procure à l’ouvrier un plus grand nombre d’heure de repos, et si l’ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu’aux prétendus amusements qu’un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu’il aura choisi, au lieu de s’en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d’ailleurs impossible) à l’outil, après suppression de la machine. Pour ce qui est de l’uniformité du produit, l’inconvénient en serait négligeable si l’économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l’ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités."
Ce texte est écrit par Bergson et a pour thème la Technique. Dans cet extrait, Bergson dénonce le machinisme. Il explique que le reproche principal face a ce phénomène a été négligé puisque selon lui, le machinisme a conduit au luxe. « Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel » En effet, la technique est un fait grandiose dans la vie sur terre. Depuis la nuit des temps, l’homme s’est emparé du monde dans lequel il est apparu et n’a cessé de le contrôler, d’aller au delà de ce qui existait déjà, en puisant dans les ressources terrestres afin de construire, de fabriquer, de créer, d’inventer,… il a ainsi développé la science et la technique. Les progrès sont alors incessants et la création du machinisme remplace la main de l’homme, le travail manuel, au profit d’un gain de temps, de travail également et de ce fait de loisirs. L’homme a créé des outils afin de vivre plus aisément, avec moins de difficulté (la charrue, puis de véritables machines agricoles pour labourer les terres, remplacent alors des outils moindres à