Bernard poulet la fin des journaux
Ce livre est le meilleur que j’ai lu depuis bien longtemps. Il traite précisément de la même question qui me préoccupe sur ce blog depuis sa création : les journaux, le journalisme et même l’information, ont-ils un avenir à l’heure d’internet ? Au terme d’une enquête, qui aborde la question sous tous les angles, Bernard Poulet arrive à la même conclusion que je tire ici. C’est dire à quel point j’en recommande la lecture, avec peut-être plus d’insistance que je ne l’ai jamais fait jusque-là sur ce blog.
Cette remarquable enquête de Bernard Poulet sur « La fin des journaux et l’avenir de l’information » renvoie comme en écho au livre de Jean-François Fogel et Bruno Patino, « Une presse sans Gutenberg », publié il y a trois ans maintenant. C’est peu de dire qu’en trois ans la couleur du tableau a changé : il s’est considérablement assombri.
Fogel et Patino annonçaient, avec des accents parfois prophétiques, l’ouverture d’une nouvelle ère de l’histoire de la presse, se réinventant totalement sur internet, à l’issue d’un vaste mouvement de destruction créatrice bouleversant l’ensemble du secteur comme jamais auparavant. Trois ans après, Bernard Poulet constate que la destruction est bien là, mais la création se fait attendre, et, finalement, ne viendra peut-être jamais : c’est la fin des journaux, mais l’information elle-même a-t-elle un avenir ?
Le bilan de l’enquête de Bernard Poulet est clair. La survie de la presse écrite quotidienne est très fortement compromise, si elle n’est pas carrément condamnée. L’avenir des journalistes n’est pas assuré, le journalisme professionnel lui-même peine toujours grandement à se trouver une place en ligne. Peut-être tout simplement parce qu’il n’en a pas… C’est même la possibilité réelle du maintien d’une information de qualité dans nos démocraties qui devient