bernardin

519 mots 3 pages
Voyage à l’Île de France : extrait
« Je ne sais pas si le café et le sucre sont nécessaires au bonheur de l’Europe, mais je sais bien que ces deux végétaux ont fait le malheur de deux parties du monde. On a dépeuplé l’Amérique afin d’avoir une terre où les planter ; on dépeuple l’Afrique afin d’avoir une nation pour les cultiver.
Il est, dit-on, de notre intérêt de cultiver des denrées qui nous sont devenues nécessaires plutôt que de les acheter à nos voisins. Mais puisque les charpentiers, les couvreurs, les maçons et les autres ouvriers européens travaillent ici en plein soleil, pourquoi n’y a–t-on pas des laboureurs blancs ? Mais que deviendraient les propriétaires actuels ? Ils deviendraient plus riches. Un habitant serait à son aise avec vingt fermiers, il est pauvre avec d’un dix-huitième. Ainsi la colonie abandonnée à elle-même se détruirait au bout de dixhuit ans ; tant il est vrai qu’il n’y a point de population sans liberté et propriété, et que l’injustice est une mauvaise ménagère.
On dit que le Code Noir est fait en leur faveur. Soit : mais la dureté des maîtres excède les punitions permises, et leur avarice soustrait la nourriture, le repos et les récompenses qui sont dus. Si ces malheureux voulaient se plaindre, à qui se plaindraient-ils ? Leurs juges sont souvent leurs premiers tyrans.
Mais on ne peut contenir, dit-on, que par une grande sévérité ce peuple d‘esclaves ; il faut des supplices, des colliers de fer à trois crochets, des fouets, des blocs où on les attache par les pieds, des chaînes qui les prennent par le cou ; il faut les traiter comme des bêtes, afin que les Blancs puissent vivre comme des hommes… Ah ! je sais bien que quand on a posé une fois un principe très injuste, on n’en tire que des conséquences très inhumaines.(…)
Je suis fâché de voir que des philosophes qui combattent les abus avec tant de courage n’aient guère parlé de l’esclavage des Noirs que pour en plaisanter. Ils se détournent au loin. Ils parlent de la Saint-

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