Bilant et mémoire de la seconde guerre mondiale
GUERRE MONDIALE EN FRANCE
Le bilan de la guerre est lourd pour la France et le problème qui se pose à la fin de celle-ci est:
comment sortir de la guerre ?
Une reconstruction est nécessaire, comme après toute guerre, dévastatrice par nature, mais il ne s’agit pas seulement de reconstruction matérielle et économique ; compte tenu de la spécificité de la situation française, la reconstruction doit aussi être envisagée au plan moral et politique. La situation est donc particulièrement délicate.
La société française est profondément divisée. Les Français furent d’abord largement attentistes puis hostiles à Vichy et deux camps s’affrontent dans ce que l’on peut assimiler à une guerre civile : d’un côté les partisans de Vichy et de la collaboration, et d’un autre côté les forces issues de la Résistance.
La problématique est délicate : comment sortir d’une guerre pendant laquelle la République a été remplacée par un régime collaborationniste qui a profondément divisé les Français.
Entre mémoires et histoire
La question des mémoires de la guerre est en rapport avec l’état de la recherche contemporaine et avec l’intérêt que l’on porte de plus en plus à la mémoire. En fait, le bilan de la guerre est par bien des aspects particulièrement lourd à porter ; les conséquences du conflit ont marqué les mémoires mais celles-ci évoluent au fil des temps. Il revient à l’historien d’en écrire l’histoire.
La mémoire est un phénomène complexe, largement subjectif: la mémoire intègre une expérience, un vécu ou un ressenti, une large part d’émotion, de sensibilité. Elle est une forme de présence du passé qui renvoie sans cesse au présent, à ses inquiétudes, à ses attentes. Elle évolue entre souvenirs, amnésie, refoulement et revitalisation. La mémoire sélectionne, laissant parfois dans l’ombre ce qui dérange ou effraie, elle se déforme par l’interprétation que tel ou tel témoin fait de son passé à la lumière de ce qui est