Biographie de beckett
C’est dans la banlieue de Dublin que naît Samuel Barclay Beckett un vendredi saint, le 13 avril1906. Second fils d’une famille protestante aisée, il aura une enfance heureuse, marquée par la piété profonde de sa mère et le goût de son père pour de longues promenades à pied. De la foi maternelle, il gardera l’inquiétude et le sens de l’interrogation métaphysique, mais ne verra qu’ennui dans la religion. Pendant ses brillantes études (il est successivement pensionnaire à la ''Portora Royal School'' d’Einiskillen, puis élève du ''Trinity College'' de Dublin), il s’intéresse au français et à l’italien - il se destine à une carrière de professeur de langues romanes - et se distingue comme sportif, en particulier au rugby.
Après un premier voyage, en bicyclette, durant l’été 1926 pour visiter les châteaux de la Loire, il est nommé en 1928 lecteur d’anglais à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm. Pendant deux années, il fréquentera l’autre grand écrivain irlandais expatrié, James Joyce, dont il deviendra l’intime.
En 1929, il écrit Dante... Bruno... Vico... Joyce, Whoroscope.
En 1930, il traduit avec Alfred Péron Anna Livia Plurabelle de Joyce (fragment de la future Veillée de Fonnegan).
En 1931, lorsqu’il retourne à Dublin en qualité d’assistant au Trinity College, il n’a devant lui qu’une banale carrière universitaire. Mais déjà, de quelques phrases de l’essai sur Joyce, émerge une nouvelle vision : Beckett voit le monde comme ''un incessant processus purgatorial'', ni récompense, ni châtiment, rien qu’une série de stimulants qui permettent au chaton de s’attraper la queue''. La vision s’accentue dans la remarquable étude sur Proust, que Beckett publie en 1931.
Fuyant l’Irlande au terme d’une crise morale et intellectuelle, il revient à Paris début 1932.
La mort de son père, en 1933, le ramène en Irlande, puis à Londres.
Malgré sa détresse morale et financière, il y écrit son premier roman, Murphy.