Eléments biographiques et présentation de la pièce

Genet voit le jour à Paris, en 1910 de père inconnu et de Camille Gabrielle Genet qui l’abandonne sept mois plus tard. Il devient pupille de l’Assistance publique et est placé dans une famille d’accueil. A dix ans, il est placé en maison de correction. En 1926, à la suite de plusieurs fugues, arrestations et emprisonnements, il est conduit dans une colonie pénitentiaire agricole. Il suivra ensuite une carrière militaire, de 1929 à 1936, vivant, entre deux engagements, de mendicité et de prostitution homosexuelle, comme il le raconte dans son autobiographie romancée, Journal du voleur, parue clandestinement en 1948. A la suite d’une série de vols, il retourne en prison ou il entamera ses premières œuvres littéraires. Genet se forge alors une figure de révolté, comme il l’écrit dans son Journal du voleur :

Abandonné par ma famille, il me semblait déjà naturel d’aggraver cela par l’amour des garçons, et cet amour par le vol, et le vol par le crime.

Genet compose à Fresnes un long poème « Le condamné à mort » dédié à son ami Maurice Pilorge exécuté en 1939 parce qu’il avait tué son amant pour le voler, dans lequel apparaissent déjà les thèmes essentiels de l’auteur : la mort, la beauté du crime, l’érotisme homosexuel et la conception lyrique de l’amour.

Les Bonnes, baptême littéraire de Genet

Certes, Les Bonnes ne sont pas la première œuvre de Genet, ni même sa première pièce, mais c’est la première qui sera jouée, le 19 avril 1947, alors que l’auteur est encore inconnu ou mal connu.

Les Sources des Bonnes

Source interne

Sa première pièce, Haute surveillance annonce Les Bonnes en évoquant la relation de trois prisonniers dans leur cellule, Yeux-verts, Lefranc et Maurice. D’abord le lieu scénique, le bagne, est exploité à la fois comme élément d’intrigue et comme représentant symbolique de l’univers carcéral où se débattront elles aussi nos bonnes. A la