Biographie Rabelais
Ses œuvres, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique de l'épopée et du roman de chevalerie mais qui préfigurent aussi le roman réaliste, satirique et philosophique, sont considérées comme une des premières formes du roman moderne.
Admirateur d'Érasme, maniant la parodie et la satire, Rabelais lutte en faveur de la tolérance, de la paix, d'une foi évangélique et du retour au savoir de l'Antiquité gréco-romaine, par-delà ces « ténèbres gothiques » qui caractérisent selon lui le Moyen Âge, du retour à Platon contre Aristote et surtout contre les dérives de l'aristotélisme. Rabelais s'en prend aux abus des princes et des hommes d'Église, et leur oppose d'une part la pensée humaniste évangélique, d'autre part la culture populaire, paillarde, « rigolarde », faite de vin et de jeux, manifestant ainsi une foi chrétienne véritable et humble, loin des lourdeurs ecclésiastiques.
Son réquisitoire à l'encontre des théologiens de la Sorbonne et ses expressions crues, parfois obscènes, lui valent l'ire des autorités religieuses, surtout à partir de la publication du Tiers Livre3. Il partage avec le protestantisme la critique de la scolastiqueG 1 et du monachismeG 2, mais le réformateur religieux Jean Calvin s'en prend à lui de manière très virulente, l'associant aux libertins et aux « pourceaux