Bird
Notre monde est à la croisée des chemins. Soit la communauté internationale parvient à s’unir pour lutter contre la pauvreté, la disparition des ressources naturelles et le changement climatique, soit elle se retrouvera confrontée à l’émergence de guerres pour les ressources naturelles, à une instabilité politique et un désastre écologique.
La Banque mondiale, dans la mesure où sa direction se montre à la hauteur, peut jouer un rôle fondamental pour déjouer ces menaces et les risques qu’elles comportent. Les enjeux mondiaux sont donc au plus haut ce printemps, alors que les 187 États membres de la Banque mondiale s’apprêtent à choisir un nouveau président pour succéder à Robert Zoellick, dont le mandat prend fin en juillet.
La Banque mondiale a été créée en 1944 pour promouvoir le développement économique, et pratiquement tous les pays en sont aujourd’hui membres. Sa mission principale est de réduire la pauvreté mondiale et de s’assurer que le développement respecte l’environnement et soit socialement inclusif. Atteindre ces objectifs permettrait non seulement d’améliorer la vie de milliards de personnes, mais également de prévenir des conflits violents alimentés par la pauvreté, la famine et la lutte pour de maigres ressources.
L’administration américaine a tendance à considérer la Banque mondiale comme une extension de la politique étrangère et des intérêts commerciaux des Etats-Unis. Il n’a été que trop facile pour les Américains de dominer cette institution, dont le siège est situé à deux rues de la Maison Blanche sur Pennsylvania Avenue. Aujourd’hui, plusieurs pays membres, dont le Brésil, la Chine, l’Inde et des pays africains, réclament une direction plus collégiale et une nouvelle stratégie qui servent les intérêts du plus grand nombre.
Depuis la création de la Banque mondiale jusqu’à aujourd’hui, la règle tacite voulait que le gouvernement américain désigne simplement chaque nouveau président : ses onze présidents ont