Blah
: « Marlene m'avait fauché au ras du sol, sauvagement, sans avertissement, et mon débitage ne faisait que commencer » (p. 15). S'il sent « de nouveau la sève » (ibid.), c'est que, ce matin-là de juillet, il réussit tant bien que mal à survivre au naufrage, péniblement cependant, car il a toujours Marlene inscrite dans sa peau et il se rend compte, après son départ surprise, qu'elle faisait partie de sa vie. Comme une âme en peine, il erre dans la ville, croise quelques femmes avec lesquelles il a des aventures sans lendemain, avec Camille d'abord, qui l'entraîne dans le Maine, sur le bord de la mer, avec Katarina (avec un K, tient-elle à préciser) ensuite, une Serbo-croate qu'il entraîne à son tour au Mexique, histoire d'essayer d'oublier Marlene. Mais ni l'une ni l'autre ne parviennent à combler le vide laissé par la femme aimée qui le hante. Curieusement, c'est la rencontre d'amis qui l'aide à se prendre en main, en particular Yannick, qui a refait sa vie à Puerto Vallarta, et l'ex-capitaine Bernard, un Québécois également émigré au Mexique, qui lui enseigne l'art de se familiariser avec l'eau, les énormes vagues de l'océan, leur mouvement et leur vitesse. Quand il revient à Montréal, au terme d'une dolorous odyssée, il émerge d'une longue descente aux enfers et est prêt à recommencer à vivre. C'est du moins sur une note d'espoir que se termine ce roman d'apprentissage doublé d'une histoire d'amour comme les jeunes d'aujourd'hui les