{draw:frame} {draw:text-box} {draw:frame} {draw:frame} {draw:frame} {draw:frame} le MUSEE Oui, bien sur, si tout va bien demain, dit le professeur. Mais il vous faudra être attentif, ajouta-t-elle. Ces paroles causèrent à l'élève une joie extraordinaire. Pour lui il était désormais entendu que la visite se ferait surement et que la merveille semblait à sa portée de sa main, qu'il n'en était plus séparé que par une nuit de ténèbres Comme il appartenait à la grande famille des êtres incapables de séparer leurs sentiments des uns et des autres et d'empêcher la perspective de l'avenir, avec tout ce qu'elle contient de joies et de peines, d'obscurcir la réalité présente… Ainsi, le tour le plus léger de la roue des sensations a la faculté de cristalliser, de transpercer et de fixer le moment sur lequel il a posé son ombre ou sa lumière… Peu à peu la lumière si forte durant la journée s'affaiblissait, et les ombres venaient danser sur les murs de la chambre. Aux bruits sourds de jour, succédaient la musique silencieuse de la nuit. Tout s'apaisait, tout se taisait, mais il restait tapi dans l'ombre la lumière de l'espoir du lendemain. La lumière qui allait ainsi jouer sur les couleurs de la vie qui s'était posée sur des toiles, comme celle, grandiose des jours qui passaient. Ils savaient ce qu'était une toile, ces fiers tisserands de cette vieille ville de travail, penchés sur leurs métiers, pour fabriquer ces lourds tissus recherchés dans le monde entier. Ils étaient si nombreux ceux qui ainsi chaque jour disposés les fils de chaine et des fils de trame pour en faire des toiles, des sergé, des satins. Ces toiles ainsi parfois retenaient la lumière pour en faire des vagues de couleurs, des vagues bleues, des vagues vertes qui promenaient sur les rives de rapides éventails. Elles dormaient au sein d'un lieu qui les retenait à la fois prisonnières, et protégées. Pouvait-on enfermer ces muses qui gambadaient allégrement dans les jardins de la