Bohemien en voyage
Par ailleurs , se profile aussi la crainte qu’inspirent les bohémiens : elle tient autant à cette violence physique que suggèrent les armes qu’à un certain pouvoir magique , surnaturel évoqué dès le premier vers sous la forme d’une périphrase : > .Le parallélisme avec les félins s’éclaire à cet instant : on sait en effet que le chat est un animal mystique aux pouvoirs étranges , vaguement inquiétants . Dans l’ensemble du recueil des Fleurs du Mal , il connaît de multiples métamorphoses .
La suggestion principale reste toutefois celle du dénuement . Voir le parallèle au XX ième avec le roman d’Alice Ferney : Grâce et dénuement ( édition Poche).
Dénuement matériel d’abord , qui appelle cette métaphore animalière : >.
Dénuement affectif, voire spirituel , ensuite comme l’évoque le complément circonstanciel de manière : > . Les adjectifs qualificatifs >, > , > mettent en relief ce profond pessimisme qui traduit l’espoir vain de l’idéal , puis le renoncement au rêve , et enfin le néant , le vide annoncés par un mouvement descendant qui culmine dans le dernier vers lorsqu’il est question des >.
Le paysage aride ( >, >, > ) s’accorde bien avec ce pessimisme . Ce décor de désolation participe à ce double effet de dénuement et de solitude qui émane du poème , un décor simple, épuré , qui permet de mettre en