Bonne gouvernance et corruption
Introduction
A la ferveur, au loyalisme et à l’attachement de Fouquet, Louis 14 préféra le pragmatisme et la gestion transparente de Colbert. On voit là, une volonté de bien gérer les affaires du royaume, de la part d’un monarque bien avant l’ère des despotes éclairés, sous l’influence ou les conseils avisés de ces hommes qui seront les pères de la révolution françaises, mère des républiques selon l’expression heureuse de Victor Hugo. Si la gouvernance peut être définie comme l’exercice d’un pouvoir concédé, dans nos sociétés modernes, par l’Etat dans l’intérêt général et dans le respect des règles démocratiques, l’épithète qui précède ce mot lui confère une toute autre dimension aux yeux des textes des Institutions de Bretton Woods et des autres organisations à vocation humanitaire. La corruption, en elle-même, se définit comme l’utilisation à des fins privés des ressources publiques. Et c’est selon les études du PNUD l’un des plus importants symptômes de la mal gouvernance. Il y a donc une certaine corrélation, inversement proportionnelle, s’il en est, entre bonne gouvernance et corruption. Dans cet exercice il s’agira d’une part de circonscrire la bonne gouvernance dans l’espace et dans le temps, d’en donner les modalités et la mise en œuvre. D’autre part, de définir les contours, aussi bien sur le plan sociologique que politique, de la corruption. Et enfin de voir les effets pervers que pourrait avoir la corruption sur les sociétés démocratiques intégrant la bonne gouvernance comme centre du développement humain.
La bonne gouvernance
La bonne gouvernance ou gouvernance démocratique est retenue et acceptée par tous comme le moyen, le plus efficient, pour parvenir à un développement humain durable. Elle a été créée à la fin des années 80 par les institutions de Bretton Woods, suite au constat de l’échec manifeste, au bout d’une décennie, des politiques d’ajustement structurel dans les Etats africains. Celles-ci ne