Né en 1920 dans les Hauts-de-Seine et décédé à Paris en 1959, Boris Vian est un poète, parolier, chanteur, critique et trompettiste de jazz et romancier (L’Écume des jours(1947), L’Arrache-cœur (1953

“Le déserteur” est une chanson écrite par Boris Vian en 1954 sur une musique d’Harold Berg.
Cette chanson anti-militariste a été écrite alors que la France est en guerre en Indochine.
Elle fut enregistrée le jour de la défaite de l’armée française (7 mai 1954) lors de la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le début de la fin de la guerre d’Indochine. c’est Marcel Mouloudji qui en est le premier interprète. Il modifia certaines paroles avec l’accord de Boris Vian. :“Monsieur le Président” par « Messieurs qu’on nomme grands » ou bien «ma décision est prise, je m’en vais déserter » est remplacé par « les guerres sont des bêtises, le monde en a assez ». Et Les deux derniers vers se transforment en «Que je n’aurai pas d’arme, et qu’ils pourront tirer » pour que la chanson reste pacifiste.

C'est un texte engagé, composé de 3 strophes et c'est un symbole de la liberté d’expression.
Il s’agit d’une lettre ouverte pour « Monsieur le Président » ( René Coty) par un homme ayant reçu l’ordre d'aller combattre à la guerre.
C’est une lettre argumentative dans laquelle on retrouve des procèdes pour convaincre : des répétitions, des phrases injonctives et des arguments. Boris y explique qu’il ne veut pas partir à la guerre, et justifie sa décision par les décès survenus dans sa famille proche à cause de la guerre et qu'il ne veut pas tuer de pauvres gens. il veut déserter et surtout il incite les gens à suivre son exemple: c’est un appel à la paix
Il est conscient que son acte aura de lourdes conséquences car il dit :il ne fuit pas et s’attend à être arrêté ou bien tué.“Vous pourrez dire à vos gendarmes, que je n’aurai pas d’arme et qu’ils pourront tirer”.

Ces paroles moins polémiques n’empêcheront pas la chanson d’être censurée de 1954 à 1962. Mais elle se diffusa