Tout au long de l’histoire, Boule de Suif fait preuve d’héroïsme à travers plusieurs gestes qu’elle commet, gestes qui profitent non seulement à elle, mais aussi à tous ses camarades de voyage. Premièrement, elle sacrifie son panier plein de nourriture pour le partager avec tous ses compatriotes qui se plaignent à plusieurs reprises d’avoir extrêmement faim. À un point, la plus âgée des sœurs perd conscience : « elle était aussi blanche que la neige du dehors; ses yeux se fermèrent, son front tomba : elle avait perdu connaissance ». Héroïquement, Boule de Suif lui fait boire quelques gouttes de son vin et lui fait reprendre ses esprits, pour ensuite lui offrir plus de vin pour reprendre des forces. Plus tard dans le trajet, Boule de Suif distribue ses dernières rations : « Le panier était vide. À dix on l’avait tari sans peine, en regrettant qu’il ne fût pas plus grand. ». Ainsi, elle fait preuve d’héroïsme en aidant ses compatriotes à survivre, ne sachant guère s’ils auront une autre chance de se rassasier. Deuxièmement, Boule de suif fait preuve d’héroïsme lorsqu’elle accepte finalement de coucher avec le soldat russe, contre sa propre volonté : « Vous lui direz à cette crapule, à ce saligaud, à cette charogne de Prussien, que jamais je ne voudrai; vous entendez bien, jamais, jamais, jamais! ». Cet acte héroïque permet au groupe de reprendre le long voyage qu’ils ne pouvaient entreprendre sans l’accord de l’officier prussien. Ainsi, elle sauvait également la société de blessures potentielles si le village était attaqué en leur présence : « Donc vous préférez nous laisser ici, exposés comme vous-même à toutes les violences qui suivraient un échec des troupes prussiennes, plutôt que de consentir à une de ces complaisances que vous avez eues si souvent dans votre vie? ».