Branche vii du roman de renart : renart mange son confesseur; vv. 740-844. considérations sur la conclusion de la branche.

2938 mots 12 pages
Un monde régit par Fortune, entre folie et raison, excès et prudence :

Problèmes de morale.

Branche VII du Roman de Renart : Renart mange son confesseur

vv. 740-844

Considérations sur la conclusion de la branche.

Pierre Conscience
Pierre.conscience@unil.ch
079 708 24 01

Sous la direction de Marion Uhlig

Terminant la branche VII du Roman de Renart, après de longs monologues des protagonistes s’intégrant dans la confession de Renart, les vers 740 à 844 relatent la victoire du goupil sur Hubert le Milan. Une victoire par la ruse qui, au premier regard, semble inscrire cette branche dans les canons traditionnels de la compilation. En effet :

« Le diptyque habituel […] repose sur une logique de progression, mais aussi de compensation : à la situation difficile du goupil réduit à la fuite répond d’abord une épreuve, la meule de foin assiégée par l’Oise, puis un renversement de situation avec l’arrivée du rapace, qui permet au goupil de donner toute la mesure de son ignominie. »[1]

Diptyque qui, d’un point de vue structurel, s’accorde donc parfaitement aux canevas généraux du RdeR, avec les variations de situations propres aux aventures du goupil.

Cependant, il convient déjà de dire que Renart mange son confesseur se distingue passablement des branches antérieures, et ce d’abord par son ton à la fois moralisateur et satyrique. Moralisateur par le fait que le conteur y propose longuement[2] en préambule un code, une éthique de vie qu’il s’appliquera à prouver par le déroulement de l’action. Satyrique par l’usage extrêmement excessif de l’injure et des propos blasphématoires d’une part, par la dérision de l’univers monastique d’autre part. De plus, nous pouvons tout de suite souligner les considérations tout à fait négatives du conteur à l’égard de la ruse du goupil, propre à la branche VII.

Dès lors, il s’agira de mettre en lumière la pensée de l’auteur de la branche et de montrer en quoi celle-ci propose une interprétation tout à fait

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