Bts conduites à risques corrigé
Sujet : « Dans L’Adolescence n’existe pas, de P. Huerre, M. Pagan Reymond et J-M. Reymond publié en 1997 aux éditions Odile Jacob, les auteurs défendent l’idée que les conduites à risque de l’adolescent seraient plutôt le « signe d’une bonne santé » : qu’en pensez-vous ?
P. Huerre, M. Pagan-Raymond et J.M Raymond répondent, dans L’adolescence n’existe pas, paru aux éditions Odile Jacob en 1997, à l’inquiétude que suscitent les prises de risques par les adolescents. Cherchant à dédramatiser le sujet et à susciter une réflexion moins manichéenne, ils utilisent volontairement une formule paradoxale. Ces conduites à risques seraient-elles « le signe d’une bonne santé » ? Dans quelle mesure peut-on souscrire à cette formule ?
Nous commencerons par essayer de démontrer que toutes les conduites à risque des adolescents n’ont pas le même sens ni le même enjeu. Qu’elles sont souvent le signe d’un déséquilibre intérieur qui menace la personne, voire son entourage, de destruction. Ce qui n’est en rien un signe de bonne santé.
Tout d’abord, certaines conduites à risque sont l’expression d’un désespoir social. Pascal Hintermeyer, dans Les Mots et les coups, enquête publiée dans la revue Autrement en 2002, note que beaucoup d’adolescents, violents ou délinquants, qu’il a interrogés rêvent d’une vie rangée et conventionnelle. D’avoir un travail, une famille, un logement. Ils vivent leur violence et leur délinquance comme un cercle vicieux où ils se sentent enfermés. Avouent continuer parce qu’ils ne savent pas faire autrement. Mais ne pas se sentir heureux dans une société qui les rejette, notamment à cause de la violence dont ils font preuve. De même, Rosetta, héroïne du film des frères Dardenne, va jusqu’à la tentative de suicide. Son acte n’est pas un acte de rébellion – comme celui d’Antigone - mais l’expression d’un désespoir absolu. Elle renonce à lutter pour survivre dans des conditions matérielles et morales