Buzzeti
A. COMMENTAIRE DE LA TÂCHE POUR LE PROFESSEUR Cette nouvelle a été choisie, non seulement parce qu’elle devrait plaire aux élèves, mais aussi parce qu’elle devrait les engager à des réflexions et des apprentissages essentiels dans une formation littéraire. En effet, on ne trouve pas facilement des récits (si ce n’est dans la sphère de production restreinte) qui mettent de façon aussi limpide et éclatante la spécificité du texte littéraire. Or, bien des élèves ont tendance à préférer le cinéma à la littérature ; combien est alors difficile la tâche de leur faire saisir les possibilités exclusives de cette dernière ! Nous espérons que cette activité suscitera une prise de conscience et une réflexion féconde… Toutes les questions contribuent à mettre en évidence les possibilités en question. C’est évidemment pour cette raison que la première lecture a été amputée des dernières lignes. Il fallait inviter l’élève à faire le point sur les informations glanées en parcourant un récit assez banal avant que celui-ci ne l’oblige, à la faveur d’un coup de théâtre, à projeter rétroactivement du sens sur tout ce qui a précédé. Une relecture s’impose alors (elle doit d’ailleurs être motivante pour l’élève). Elle est orientée de telle manière que l’élève cerne les moyens de la manipulation dont il a été l’objet (pour son bonheur, espérons-le). À cet égard, le concept d’ambiguïté du sens (et donc d’interprétation) est primordial et la troisième année du secondaire nous semble bien choisie pour attirer l’attention de jeunes lecteurs qui pourraient par la suite se frotter à des textes polysémiques (marque de littérarité par excellence). De plus, il est très intéressant de montrer, grâce à cette nouvelle, que l’emploi des différents registres de langue peut faire sens et qu’ils peuvent cohabiter sous la plume ou dans la bouche d’une même personne, selon la situation dans laquelle elle se trouve ou ce qu’elle