Cahier d'un retour au pays natal aimé césaire
Contexte politique
Aimé Fernand David Césaire, est un poète et homme politique martiniquais. Il est l'un des fondateurs du mouvement littéraire de la négritude et un anticolonialiste résolu.
« Notre doctrine, notre idée secrète, c’était : “Nègre je suis et Nègre je resterai.” Il y avait dans cette idée, l’idée d’une spécificité africaine, d’une spécificité noire. »
Jusqu’à la fin de sa vie, Aimé Césaire a voulu marteler son identité et crier sa négritude. Revenir aux racines de la mère Afrique, y puiser une force nouvelle et ne pas se laisser engloutir par la pensée post-coloniale. Mais si le poète a très tôt choisi de se définir comme Noir, c’est avant tout pour retrouver une altérité avec le Blanc, pour être capable d’imaginer un avenir commun.
Son grand-père fut le premier enseignant noir en Martinique et sa grand-mère, contrairement à beaucoup de femmes de sa génération, savait lire et écrire ce qu'elle lui enseigna. En septembre 1931, il arrive à Paris en tant que boursier pour entrer en classe d'hypokhâgne au lycée Louis-le-Grand où, il rencontre le sénégalais Léopold Sédar Senghor, avec qui il noue une amitié qui durera jusqu'à la mort de ce dernier.
ÉMERGENCE DU CONCEPT DE NÉGRITUDE
Au contact des jeunes africains étudiant à Paris, Aimé Césaire et son ami guyanais Léon Gontran Damas, qu’il connaît depuis la Martinique, découvrent progressivement une part refoulée de leur identité, la composante africaine, victime de l'aliénation culturelle caractérisant les sociétés coloniales de Martinique et de Guyane.
Le mouvement de la négritude – à la fois littéraire, philosophique et politique – date de 1934, lorsque le jeune Aimé Césaire fonde la revue L’Étudiant Noir avec sa future épouse Suzanne Roussy, Damas et Senghor. Ils deviennent ainsi les précurseurs d’une certaine « fierté noire » et une source d’inspiration pour les futures générations d’écrivains antillais, africains ou afro-américains. Grâce à ses textes poétiques ou