caisse du compensation
Finances News Hebdo : Se référer au marché pour fixer librement les prix des produits subventionnés selon l’offre et la demande pourrait entrainer ipso facto une inflation à deux chiffres. Si on prend en considération une telle contrainte, comment, d’après-vous, devrait s’effectuer le processus de libéralisation progressive des prix ?
Najib Akesbi : Tout projet sérieux de réforme de la Caisse de compensation doit impérativement engager au préalable des réformes d’accompagnement destinées à «préparer le terrain» et éviter que la libéralisation des prix provoque des hausses démesurées et injustifiées des prix, et partant une forte inflation. La première des réformes en question est celle des filières concernées, celles des produits pétroliers, du sucre et des céréales. Ce sont des filières encore marquées par des situations de concentration, d’entente, voire de monopole (pour le raffinage de pétrole et le sucre). Cette quasi-absence de concurrence ne favorise guère la recherche d’amélioration des performances au niveau des entreprises dominantes. Elle les autorise même à user et abuser de leur «pouvoir de marché» pour dicter leurs conditions à l’Etat comme au consommateur. Il faudrait donc s’atteler à assainir ces filières, casser les situations de rente, négocier une évolution maitrisée à travers des «contrats-programmes» comportant des engagements mutuels. Il faudrait en tout cas éviter une libéralisation pure et simple des prix mais assortir celle-ci d’une formule de type «accord de modération» qui permettrait à l’Etat de ne pas se trouver devant des situations de fait accompli… Au-delà des filières directement impliquées, il faudrait aussi s’attaquer à la réforme des circuits de distribution, notamment des produits alimentaires,