Calvin et ses amis
Au début du XVIe siècle, Genève accueillait à bras ouverts les huguenots chassés de France, dont l'apport culturel et économique a sans doute permis à notre ville d'atteindre un rayonnement international inégalé pour une ville de sa taille. Cinq cents ans plus tard, certains esprits chagrins, au simple prétexte qu'ils sont élus du peuple, se permettent de contester l'implantation de multinationales, dont les actes philanthropiques et émancipateurs mériteraient d'être reconnus à leur juste valeur.
C'est à n'en pas douter leur incommensurable modestie qui conduit les défenseurs des ces entreprises à ne faire valoir que deux arguments: Ces entreprises laissent une obole fiscal dans la sébile de l'État et, par pure générosité, vont jusqu'à créer des emplois, parfois même destinés à des résidents de la région franco-Valdo-genevoise.
La menace se précisant, il conviendrait que ces frêles géants injustement agressés par la harpie de l'hôtel de ville mettent en évidence l'universalité de leur œuvre bienfaisante et expliquent à la population à quelle point leur existence est bénéfique non seulement à notre canton, mais surtout à la planète entière.
Prenons par exemple Cargill, petite multinationale familiale (elle n'est pas cotée en bourse) dont l'antenne genevoise donne du travail à 661 miséreux qui connaîtraient les affres de l'aide sociale sans elle. Bien au-delà des frontières genevoises, elle agit également pour le bien de toute l'humanité puisqu'elle contrôle une part importante du négoce de céréales et organise leur juste distribution, privilégiant le réservoir des voitures américaines ou l'estomac des bovins avant leur transformation en hamburger, plutôt que les enfants des démunis du tiers-monde, dont les terres ont été rachetées précisément par Cargill ou d'autres multinationales. On peut également relever le rôle important de cette compagnie dans l'assainissement de la forêt amazonienne, auparavant presque impénétrable et