Camillo Sitte
Il se démarque par une nouvelle manière de penser la ville, qui va à l'encontre des démarches progressistes de ses contemporains. En effet il propose un aménagement de la ville par une méthode issue de l'observation des espaces publics existants, donc par une intégration de l'histoire dans les réflexions sur l'urbanisme.
Il décrit ainsi de nombreuses villes, notamment en Italie, par une transcription en plan simple, avec l'emprise au sol des îlots, des monuments et de l'espace public. Ainsi la ville doit se construire autour des places (à ne pas confondre avec les carrefours) classifiées en trois types fondamentaux (place de cathédrale, place de marché et place civile), dont les fonctions peuvent éventuellement se superposer. Les voies de circulation doivent être hiérarchisées et abandonner les principes géométriques pour opposer la courbe et la ligne droite, détruisant ainsi les perspectives pour une structure plus romantique de l'espace.
Camillo Sitte introduit une nouvelle façon de concevoir la ville, différente de l'approche Cerda. La ville doit s'affirmer par des points de vue et devrait se développer en mettant l'emphase sur l'esthétique de l'observation.
L'Art de bâtir les villes, paru en allemand en 1889 sous le titre Der Städtebau nach seinen künstlerischen Grundsätzen est un court essai de Camillo Sitte, architecte et théoricien de l'architecture autrichien. Il eut un important retentissement et constitue aujourd'hui un classique. L'objectif du livre est « d'étudier un certain nombre de belles places et d'ordonnancements urbains du passé, afin de dégager les causes de leur effet esthétique »1., ce qui permettrait ainsi d'égaler leur beauté, et de remédier aux « échecs de l'urbanisme moderne en matière d'art