Camus, "réflexions sur la guillotine", commentaire de l'incipit

1832 mots 8 pages
Albert Camus n’exprime pas son opinion d’entrée de jeu : avant d’exposer ce qu’il pense de la peine de mort, il raconte ce qui est arrivé à son propre père. Il va donc partir d’un cas concret pour aboutir ensuite à une vérité générale : c’est ce qu’on appelle un raisonnement inductif. Pour que cet exemple soit convaincant, Camus doit prouver qu’il ne l’a pas inventé. Il va donc donner tous les éléments qui permettent de confirmer la véracité de son récit. Il commence par la date : le début de l’année 1914 (ligne 1) et donne ensuite le lieu : Alger (ligne 2), où lui-même est né. Un autre élément confirme le caractère autobiographique de l’anecdote : Albert Camus a à peine connu son père qui est mort peu de temps après sa naissance et cette séparation précoce explique la ligne 7 : « L’une des rares choses que je sache de lui… ». Le recours à des témoins plus ou moins précis comme la mère de l’auteur (ligne 10) mais aussi un « on » anonyme (ligne 6), loin de décrédibiliser le récit, le rend au contraire plus fiable car il confirme son authenticité en l’ancrant dans la vie de son auteur. Quels sont donc les faits rapportés par Camus ? Il s’agit d’un « crime (…) particulièrement révoltant ». L’auteur n’omet aucun détail pour nous en persuader. Une famille a été tuée et notamment des enfants. Ce point particulièrement odieux est rappelé trois fois : lignes 2, 6 et 13. Le vocabulaire employé est violent : le participe passé « massacré » est répété lignes 2 et 13, l’expression « délire de sang » (ligne 3) nous permet d’imaginer l’horreur. De plus, on ne peut excuser le meurtrier en invoquant une crise de folie puisque le vol était le mobile (ligne 4). On comprend donc l’indignation des contemporains et notamment du père de Camus. La peine de mort lui apparaît comme une « peine trop douce » (ligne 5) car elle se révèle incapable de faire expier un crime multiple. Pourtant, cette peine apparemment exemplaire, qui punit un homme à qui il est impossible

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