Candide ch.1
* Données sur le contexte (la contestation des Lumières), l’auteur (Voltaire, philosophe et écrivain polyvalent), le genre du conte philosophique (inauguré avec Zadig ou la destinée, 1848), l’œuvre relève de l’apologue, Candide ou l’optimisme, œuvre de la maturité de l’auteur, propose de suivre le parcours initiatique d’un jeune naïf en quête du bonheur, vivre avec sa chère Cunégonde.
* le texte : Incipit d’un récit → remplir les fonctions informative (lecteur doit comprendre les données de l’histoire) et attractive (susciter l’envie de connaître la suite) / Début d’un conte philosophique → présenter les enjeux de la réflexion mis en œuvre dans le cadre de la narration.
Comment Voltaire recherche-t-il à instaurer une complicité avec le lecteur ?
I - Un univers aux frontières du conte merveilleux
Avant tout, l’incipit met en avant l’univers du conte traditionnel dont les éléments font partie des références culturelles du lecteur mais qui laisse entrevoir un réalisme discret et efficace.
Les formules traditionnelles Formule traditionnelle d’ouverture du conte : « Il y avait » ; icelui, forme archaïque de celui (langage vieilli comme le genre narratif lui-même, presque ancestral) + les tendances langagières : superlatifs, comme « les mœurs les plus douces »/ « l’esprit le plus simple »/ « le plus beaux des châteaux »/ « la meilleure des baronnes possibles » : monde manichéen = repères simples ; Titre du chapitre : la fuite imposée à l’innocent « chassé » du « beau château » rappel de l’image biblique de l’Eden, paradis dont Candide sera chassé à la fin du chapitre pour avoir succombé à la sensualité;
Temps de la description, l’imparfait : « avait », « annonçait », «soupçonnaient» inscrit une situation initiale harmonieuse et stable.
Les éléments conventionnels Economie de détails est caractéristique du conte :
Lieu = Château, lieu emblématique du conte (« grande salle » et « tapisserie