Candide chapitre 30
Ex-maître à penser, Pangloss n’est plus écouté : par deux fois Candide lui coupe la parole (l.131 et l.153) avec autorité, ce qui marque la perte de prestige du philosophe. On note donc un renversement des rôles par rapport au chapitre I où le « petit Candide » se contentait d’écouter.
b) Candide :
On le voit mûri par l’expérience de la vie et des malheurs. Il réfléchit (l.117) et cela de manière autonome. Il a suffisamment d’autorité et d’assurance pour intervenir et interrompre les discours inutiles de Pangloss, on l’a vu. Il est désormais capable de se mettre en cause (« me paraît, l.118) et de juger par lui-même. Candide est devenu un philosophe (l’analogie entre Candide dans sa métairie et Voltaire à Ferney peut confirmer cette évolution).
c) Pangloss :
Il n’a pas évolué. Il profère les mêmes types de raisonnements qui ont pourtant montré leur totale inefficacité tout au long du conte. Il ne pense pas par lui-même, il n’a aucune autonomie intellectuelle. Les références aux autres philosophes (« selon le rapport de tous les philosophes », l.121), le fait qu’il s’appuie sur la Bible (l.34), rappellent qu’il a constamment besoin de se référer à des modes de pensée ou à des théories qu’il ne maîtrise pas réellement. Enfin, le discours sur les enchaînements de causes et d’effets qui figure juste à la fin montre à quel point, jusqu’au bout, Pangloss s’accroche à sa manière de