Les capitales culturelles européennes au XIXe siècle

« Depuis la Seconde Guerre mondiale, une ombre lugubre ne s’est jamais dissipée sur l’horizon jadis si lumineux de l’Europe ». C’est avec nostalgie et amertume que Stefan Zweig, dans son autobiographie le Monde d’Hier publiée en 1944, décrit le rayonnement des capitales culturelles européennes au XIXe siècle. De Vienne à Paris en passant par Londres ou par Berlin, Zweig décrit, en tant que citoyen européen, les fondements et les manifestations de l’éclat des capitales culturelles de son siècle.

Quelles sont les manifestations et les fondements du rayonnement des capitales culturelles européennes du XIXe ? En présentant ces manifestations, nous montrerons par conséquent quelles sont ces capitales culturelles en Europe.

❖ Lieux de la modernité urbaine (annexe 1)

Au XIXe siècle, l’Europe connait une croissance urbaine très importante. Les transformations de l’urbanisme et de l’architecture qui s’ensuivent vont faire des grandes villes comme Paris, Londres ou Vienne des lieux de modernité urbaine, facteur qui contribue à leur rayonnement culturel.

Les projets de restructuration : Pour faire face à la croissance urbaine, des projets de restructuration urbaine vont se mettre en place dans de nombreuses grandes villes européennes. A Londres, dès le début du siècle, un plan public de développement urbain ayant pour objectif de doter le West End de vastes avenues est confié à John Nash. D’autre part, à Paris, l’aménagement est impulsé par Louis-Philippe qui fait achever l’arc de triomphe, la place de l’étoile ou encore restaurer Notre-Dame mais il sera amplifié sous l’Empire de Napoléon III qui prévoit de nombreux projets urbains. Voulant embellir Paris et en faire une capitale de prestige culturel, l’empereur confie le projet à Eugène Haussmann, préfet de Paris à partir de 1853. Finalement, à Vienne, un vaste programme d’urbanisme voit le jour au début des années 60 impulsé par François-Joseph.