Caractéristique poésie
Le terme "romantisme" recouvre des réalités trop contrastées pour se définir en une formule unique. Il y a eu en effet une métamorphose d' un premier romantisme aristocratique de droite en un romantisme social de gauche : d'abord contre-révolutionnaire, réactionnaire, nostalgique du passé face aux Lumières, le romantisme conteste la Révolution française ; puis vers 1830, au contraire, il dénonce les insuffisances de la Révolution, se porte vers l'avenir et jouxte alors le socialisme, défend la cause du peuple.
1) L'exaltation de l'individu et du sentiment
A. L'importance du MOI
a) droit au lyrisme personnel, à l'expression de soi ; écriture à la première personne, mais le "moi" romantique est universel, chaque homme reflète l'humanité (V.Hugo, Préface des Contemplations "Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi.").
b) "mal de vivre" : l'état d'âme commun à tous les artistes romantiques se traduit par une inquiétude profonde qui contraste avec l'optimisme, la confiance en l'avenir qui a été celle du philosophe des Lumières ; malaise existentiel, "vague des passions", "mal du siècle" dû aux frustrations provoquées par la chute de l'Empire, la Restauration et le sentiment d'une société bloquée (Musset, La Confession d'un enfant du siècle, 1836) :
- fuite du temps ;
- insatisfaction née du décalage entre les rêves et la réalité, aspiration à l'infini, mais univers aux bornes étriquées :"L'imagination est riche, abondante et merveilleuse ; l'existence est pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un monde vide, et sans avoir usé de rien on est désabusé de tout." (Chateaubriand, Génie du christianisme) ;
- souffrance, considérée comme signe de distinction, triste privilège des âmes élevées, étrangères à un monde qui ne les comprend pas ; lassitude, ennui, mélancolie, solitude du Moi, amertume de l'exil ;