carnet de bord
Texte 1 : extrait de Le feu, journal d'une escouade, Henri Barbusse
« Plus jamais ça », une dénonciation de la guerre.
La visée (=le but) de ce texte est bien entendu la dénonciation de la guerre. Pour cela, il utilise différents champs lexicaux : celui de l'audition : « détonations épouvantables, monstrueusement retentissante, strident fracas, averses de tonnerre, effroyable rideau, la nuée qui tonne, « han » terribles »
Les champs lexicaux entrecroisés de l épouvante et de l'orage mettent en valeur le caractère exceptionnel de ce que vivent les soldats. Jamais une telle terreur n'a été ressentie par les hommes. L'horreur vient du ciel, telle une vengeance divine (les 7 plaies d’Égypte, le déluge, la destruction de Sodome et Gomorrhe).
=> Les soldats, imprégnés pour la plupart de religion, se demandent si Dieu ne les a pas abandonné pour les livrer à une telle barbarie. D'autres se demandent quels péchés ils expient. Certains renient leur foi.
Le champ lexical de la vision est mobilisé par celui des couleurs (« cris de fer rouge, fumée, corps calcinés, sang et feu ») : les couleurs rouge et noire s’entremêlent, formant un rideau qui les séparent du monde des vivants. En associant les cris, les couleurs, la séparation morts/vivants la souffrance, Barbusse dresse un tableau infernal du front. L'enfer est sur terre, l'enfer, c'est la guerre.
L'auteur insiste également sur les transformations subies par les 4 éléments. Normalement source de vie, ils sont liés ici intimement à la mort.
La terre : « boue, plantés au sol, terre pulvérisée, fils de fer déterrés, s'ouvrent des cratères, la terre est ouverte, un brasier creuse la terre, des explosifs sortent de terre » : la terre est labourée mais la récolte est stérile, la guerre enfante la mort et le fer.
L'air : « rafales, le souffle brûlant, cyclones, l'air, la nuée qui tonne, fumée »