Cas d’entreprise : le modèle dell a des ratés
Trop sur de lui, le leader mondial de la micro-informatique, inventeur de la marque de PC par correspondance, n’a pas vu la concurrence monter. Ses ventes baissent et ses bénéfices s’effondrent…
Un milliardaire transformé en pompier volant ! Début octobre, le Texan Michael Dell, fondateur de la marque d’ordinateur du même nom, a sauté dans son jet privé pour entamer un marathon des grandes capitales mondiales : de toute urgence, il lui fallait rassurer les investisseurs sur la santé de son entreprise. A 41 ans, le jeune prodige de l’informatique qui, fortune faite, a passé en 2004 les commandes à son bras droit, Kevin Rollins, a en effet dû se résoudre à reprendre du service. Car le numéro 1 mondial de la micro-informatique, basé à Round Rock (Texas), a vu ses bénéfices dévisser au deuxième trimestre. A ce rythme, il risque de ne gagner « que » 2,6 milliards de dollars en 2006 (pour un chiffre d’affaire de plus de 56 milliards), soit 900 millions de moins qu’en 2005, une année record.
De quoi doucher les analystes : le cours de Bourse a chuté de plus de 40% en un an. Et que quoi faire douter, soudainement, du célèbre modèle Dell, inventé en 1984. L’idée, inspirée de la vente par correspondance, est basée sur la distribution en direct, par téléphone ou Internet, d’ordinateurs fabriqués à la commande, surtout pour les entreprises (85% de son chiffre d’affaires). D’où des stocks réduit au minimum et des prix longtemps parmi les plus bas du marché.
Le système était révolutionnaire et a permis à Dell de réaliser pendant des années d’énormes profits. Il a commencé à avoir des ratés lorsque sont apparus des concurrents commercialement très agressifs « sur le segment des ordinateurs de bureau, Hewlett Packard et le chinois Lenovo ont été deux fois plus dynamiques que Dell sur le deuxième trimestre » constate Thomas Parrot, du cabinet IDC. Pour préserver ses parts de marché, la firme texane a donc décidé de baisser