Casimir
Riche négociant, industriel du Dauphiné et cofondateur de la Banque de France, Claude Perier eut huit fils qui tous ont tenu une place marquante dans la politique et dans la vie économique. Casimir, le quatrième, vient à Paris, en 1801, fonder une banque qui gagne le contrôle de la Compagnie des mines d'Anzin, entre autres affaires industrielles ; il devient régent de la Banque de France. Élu député de Paris (1817), il s'affirme un redoutable orateur de l'opposition libérale, surtout dans les débats financiers où il met souvent Villèle dans l'embarras. Toutefois, il souhaite préserver la monarchie avec la charte ; il blâme l'insurrection de juillet 1830, mais, comme député de Paris et animateur de la résistance légale de la Chambre lors du ministère Polignac, il se trouve engagé d'honneur et fait partie de la commission municipale constituée le 29 juillet. La révolution accomplie, Perier soutient que tout devrait se borner à un simple changement de dynastie et qu'il faut résister au mouvement démocratique. Appelé à la tête du gouvernement en mars 1831, il galvanise les partisans de l'ordre par son impulsion autoritaire et impose sa volonté au roi lui-même. Il réprime vigoureusement les émeutes parisiennes et la première grande révolte sociale des canuts de Lyon. En quelques mois, il consolide le régime chancelant par le vote des lois organisant la garde nationale et le nouveau régime électoral. En politique extérieure, il refuse d'engager la France dans le soutien aux révoltés de Pologne et d'Italie mais collabore avec les Anglais pour sauvegarder la Belgique indépendante. Il flatte l'amour-propre national par l'envoi d'une expédition à Ancône et par une démonstration navale à Lisbonne. Casimir Perier succombe au choléra, contracté en allant visiter à l'Hôtel-Dieu les victimes de l'épidémie. En une année de gouvernement, il a donné au régime une assise durable et fixé aussi sa physionomie politique au service de la grande bourgeoisie