Cause de la première guerre mondiale : L'assassinat de François Ferdinand
Si les sentiments inspirés aux responsables austro-hongrois sont divers, les réactions serbes sont sans équivoques. Les diplomates en poste dans le royaume rapportent avoir assisté à des manifestations de joie, autant à Belgrade qu'en province, en dépit de l'annonce de l'observation, en Serbie, d'un deuil de huit semaines. Cependant, la presse nationaliste serbe, profitant de la liberté garantie par la constitution10, se déchaîne contre la double monarchie, en dépit des demandes de diplomates serbes en poste en Europe et de remontrances de l'ambassadeur d'Autriche-Hongrie. De plus, le contexte de campagne électorale en Serbie (des élections doivent se tenir le 14 août) n'incite pas le gouvernement à s'attaquer ouvertement aux nationalistes serbes. Ainsi, Nikola Pašić, premier ministre du royaume de Serbie, et les membres de son gouvernements multiplient les déclarations maladroites ou déplacées, assurant, par exemple, lors de la messe requiem au représentant autrichien à Belgrade apporter à l'enquête le même soin que pour le meurtre d'un membre de la famille royale serbe, ce qui apparaît comme un provocation; ou encore développer, et laisser développer par la presse, la thèse de la légitime défense des Serbes