Le travail est la forme que prend notre commerce avec la nature. Il opère une médiation entre l’homme et le monde, entre l’homme et lui-même. Le travail est susceptible de nous libérer de l’asservissement à la nature qui nous ferait vivre sans toutes les commodités que nous réclamons. Autrement dit le travail est en faite une transformation de la nature qui permet la production de biens nécessaires à la satisfaction des besoins humains, correspondant à une aspiration profonde de notre nature d’homme. Elle permet dans un même temps à l’homme d’affirmer sa puissance sur lui-même et sur la nature, celle-ci étant spécifique à sa condition humaine. Cependant le travail est souvent associé à la peine et à la souffrance, comme en témoigne son étymologie, en effet le mot « travail » a pour origine « tripalium », celui-ci désignant un instrument de torture. Dans ce cas la notion de travail est alors synonyme de toute une série de déterminations négatives, qui renvoient finalement à l’ennui et à l’hostilité, et qui peuvent nuire à l’homme. En effet plusieurs problèmes actuels, présents dans la société illustre le caractère déshumanisant et esclavagiste du travail. Nous pouvons donc nous appliquer à soulever ce paradoxe, comment le travail peut il être considéré simultanément comme un instrument de liberté, permettant à l’homme de développer sa personnalité consciente, et comme un élément nocif, rendant l’homme esclave et dépendant de celui-ci ? Le résultat de cette activité de production par l’homme peut il progressivement prendre un rôle de maître sur son créateur ?

Si le travail est rendu nécessaire par cette faiblesse naturelle de l’homme, il suscite en retour la possibilité d’une maîtrise de la nature. Selon la formule cartésienne, nous pouvons nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ». Autrement dit, le signe de notre faiblesse, le travail peut devenir moyen de notre puissance.
En effet l’homme se trouve contraint de travailler car la nature ou le