celibataire
Publié le 20 juin 2012 dans École & éducation, Philosophie
Lundi, les élèves de terminale scientifique planchaient pour le bac philo sur le sujet « serions-nous plus libres sans État ? ». Un sujet sur lequel Contrepoints a demandé à un professeur de philosophie un corrigé complet pour nos lecteurs.
Par Damien Theillier.
Décidément, les sujets du bac de philosophie offrent parfois de belles surprises. L’an dernier, nous avions en série ES : L’égalité est-elle une menace pour la liberté ? Cette année en S, un sujet sur la liberté sans l’État. Le corrigé que nous proposons ici n’est pas une thèse doctorale qui prétendrait faire avancer la recherche fondamentale sur le sujet. Il s’agit de pistes de réflexions, rédigées dans l’esprit du baccalauréat. L’agencement des diverses parties dans une dissertation a nécessairement un caractère artificiel. Aucun plan ne s’impose et aucun auteur n’est véritablement incontournable. Il s’agit plutôt d’apporter un point de vue à la fois personnel et argumenté sur une question classique. C’est un exercice académique qui reste difficile à maîtriser pour les élèves, au terme d’une courte année de découverte de la philosophie. Mais c’est aussi un exercice qui oblige à penser, à penser rigoureusement et qui ne peut donner de bons résultats qu’à ce prix-là.
Introduction
L’État peut être défini comme une instance séparée de la société civile, chargée d’administrer la société. Or si l’État semble nécessaire, c’est que la liberté des uns est menacée par l’agression des autres. Mais le paradoxe est que si l’État exerce un pouvoir intrusif, au nom même de la liberté, il devient lui-même liberticide. Si l’État est fort, il nous écrase, s’il est faible, nous risquons de périr. L’État est-il alors la solution ou le problème ? Serions-nous plus libres sans l’État ?
Nous présenterons successivement trois grandes figures de l’État et leurs