Censure
Définition : limitation de liberté d’expression par l’interdiction totale ou partielle de la diffusion d’une œuvre d’une publication ou d’une idée
Origines de la censure en France : En 1629, Richelieu charge le chancelier et le garde des Sceaux d'examiner des ouvrages et de leur accorder ou non « le privilège du roi ».
En 1742 un corps de censeurs royaux est créé. Il est composé de 79 membres qui se partagent la tache d'examiner les ouvrages, chacun ayant son domaine : la théologie, la jurisprudence, la médecine, la chirurgie et l'anatomie, les mathématiques, la géographie, les beaux-arts, l'architecture et les belles lettres.
Beaumarchais dans le célèbre Monologue de Figaro, à l'acte V, dresse un portrait satirique de cet exercice de la censure, transposé en Espagne, afin d'éviter la censure française. Ce qui n'aura pas l'effet escompté car l'auteur devra revoir sa pièce trois fois !
Les conséquences de la censure Passé l'examen de la censure, les auteurs et éditeurs obtiennent un privilège, une permission tacite ou orale du directeur de la librairie. Afin d'éviter la censure, les auteurs ont recours à divers moyens :
-l'impression à l'étranger
-la publication en France, après falsification
Ces moyens sont bien sûr illégaux !
Ainsi les Lettres Persanes de Montesquieu ont été publiées anonymement en Hollande, de même pour l'Esprit des Lois. Le Contrat social de Rousseau est diffusé depuis Genève, tandis que le discours sur l'origine de l'inégalité est paru à Amsterdam. Les philosophes avaient recours à de grands mécènes : Voltaire eut l'appui de Frédéric II et du duc de Choiseul, derrière lui, on devine la marquise de Pompadour, qui abandonna cependant Voltaire, Diderot trouva appui auprès de Catherine II de Russie, et eut l'idée, un temps, de publier l'Encyclopédie de là-bas. Les risques liés à la censure sont l'emprisonnement, l'exil : Voltaire, Diderot y furent contraints.