Chagrin d'ecole
RESUME: 'Chagrin d'école', dans la lignée de 'Comme un roman', aborde la question de l'école du point de vue de l'élève, et en l'occurrence du mauvais élève. Daniel Pennac, ancien cancre lui-même, restitut le poids d'angoisse et de douleur du cancre. Le livre mêle les souvenirs autobiographiques et les réflexions sur la pédagogie, sur les dysfonctionnements de l'institution scolaire, sur le rôle des parents et de la famille, sur le rôle de la télévision et des modes de communication modernes, sur la soif de savoir et d'apprendre.
Pédagogue, humaniste
Chagrin d'école, «je»: Pennac se raconte non seulement pour le plaisir de conter sa passion, dimension première de toute son oeuvre mais aussi pour convaincre. Que les yeux se dessillent sur la réalité méconnue de cette terrible malédiction, la «cancritude»! Le pedagogue humaniste dispose d'une expérience unique: vingt ans d'écriture après vingt-cinq ans d'enseignement... émergeant soudain de toute une scolarité de cancre incurable jusqu'au déclic benefique, à la troisième tentative de bac.
Pennac ne juge pas qu'il n'y ait de vie que d'instruction: sa vision de l'enseignement, toute en nuances, mérite d'être bien comprise. Toujours est-il que l'ancien cancre saisit mieux que personne la douleur de celui qui ne comprend rien, ne parvient pas à se couler dans le moule scolaire, se constate, avec effroi et impuissance, irrémédiablement réfractaire. (desobeissant)
C'est cette souffrance que, devenu prof, il s'est employé à réduire pour faire de ses élèves non des bêtes de concours, mais des humains heureux. L'école comme apprentissage du bonheur, une des leçons qu'on garde en refermant Chagrin d'école. Autre leçon: la souffrance du cancre entraîne celle de l'instit échec professionnel et des parents, angoissés pour toujours; comme, aujourd'hui encore, la mère centenaire de