Chancelier fédéral allemand
Le système politique allemand conçu au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale se caractérise par une stabilité considérable et par un bon fonctionnement de ses institutions. Il est de ce fait l’un des régimes parlementaire les plus significatifs en Europe. Au cœur de ce système, le Chancelier Fédéral allemand est la personne forte du système : il est le véritable chef de l’exécutif à tel point que l’on parle aujourd’hui de kanzlerdemokratie ( démocratie du Chancelier ) . Néanmoins la prééminence du Chancelier est limitée par des contraintes institutionnelles dues au régime parlementaire rationalisé qui s’est justifié comme une volonté de ne pas retomber dans les travers de la République de la Weimar. Ces mécanismes de rationalisation sont prévus par la Loi Fondamentale de 1949 et suppose une responsabilité politique du Gouvernement devant le Bundestag. Cependant les limites aux pouvoirs du Chancelier apparaissent plutôt restreintes et exigent des procédures lourdes : un délai de réflexion, une majorité qualifiée et la désignation d’un successeur pour contraindre un Gouvernement à démissionner.
On peut alors se demander si face à un rôle prédominant du Chancelier il n’existe pas de réelles limites à son pouvoir. Nous étudierons d’abord l’importance des pouvoirs du Chancelier dans la démocratie allemande avant de voir qu’il existe des limites aux pouvoirs de celui-ci mais que celles-ci sont restreintes.
I/ L’importance du Chancelier se fonde sur des pouvoirs prépondérants
A/ Les raisons de son pouvoir
L’exécutif en Allemagne est constitué du Président fédéral, du Chancelier et de ses ministres. Parmi ces acteurs seul le Chancelier dispose de pouvoirs importants. En effet le Président fédéral en vertu de sa position de chef de l’État est irresponsable politiquement, il ne préside pas le Conseil des ministres et on ne peut même pas dire qu‘il choisit le Chancelier car il ne dispose pas d‘une véritable marge