Chanson d'automne
- Un rythme propre à la chanson
Le rythme 4/4/3 qui sous-tend tout le poème fait sa spécificité et son originalité. Les vers courts sont rares en poésie. En recourant au vers court, Verlaine fait resurgir un rythme que l'inconscient reconnaît comme une chanson " Au clair de la lune/Mon ami Pierrot (5/5) ".
- Une recherche de sonorités
Aux sonorités sourdes adoucies de nombreuses liquides " l ", " m ", " n ", de la première strophe
- Un vocabulaire musical
Les violons au 2ème vers rappellent qu'il s'agit d'une chanson. Par delà la musicalité des mots, le vocabulaire est simple, sans artifice comme celui d'une chanson populaire.
II- Un poème emblématique
- La mélancolie
C'est l'automne qui sert de prétexte à la mélancolie du poète et tisse un lien étroit entre le paysage et l'âme du poète. Le paysage extérieur (l'automne) et le paysage intérieur (l'âme) finiront par se rejoindre au dernier vers, " Pareil à la feuille morte ". La fusion est consommée.
- La fatalité
La dernière strophe est marquée par la disparition progressive du poète. Le " je " du vers 13 qui commande l'action s'efface au vers 15 " qui m'emporte ". Le poète se dissout dans le paysage pour ne faire plus qu'un avec lui et disparaître sans bruit dans le souffle ultime du e muet " feuille mort(e) ". Mais le départ du narrateur ne résulte pas d'une décision volontaire, mais d'une volonté supérieure à laquelle il se soumet. " Je m'en vais " ne signifie pas " je pars " mais " je me laisse aller " où le vent me mène, je me laisse porter par le courant, " le vent mauvais " qui m'emporte. La fatalité est un thème cher à Verlaine qui a toujours l'impression d'être gouverné par une mauvaise planète, Saturne, qui ne lui laisse aucune trêve et l'empêche d'être heureux. " deçà, delà " peuvent donc apparaître comme les images zigzagantes d'un homme ivre pour qui la boisson est hélas la fatalité.
- La fuite en avant
La 2ème strophe souligne la tentation de la mémoire et